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Nu Guinea, le duo disco-boogie incontournable du moment.

28/01/2019

Les copains de Super Daronne écrivent pour nous sur leur univers, leurs connexions, leurs inspirations, et tout ce qu’il faut. Pour une première, on découvre leurs potes de Nu Guinea, et ça défonce !

Les membres de Nu Guinea explorent l’héritage disco-boogie de Naples, leur ville d’origine : le duo formé par Massimo Di Lena et Lucio Aquilina a effectivement grandi sur la côte amalfitaine. Nu Guinea s’est plongé dans une recherche minutieuse de ce qui faisait vibrer la scène napolitaine dans les années 70 et 80, sous l’influence principale de la disco américaine, du jazz-funk et des rythmes africains.

On les retrouve ce samedi en compagnie du collectif frétillement déjanté Super Daronne à l’IBOAT


Bonjour Massimo & Lucio, merci d’avoir pris le temps de répondre à nos questions. Pour débuter est-ce que vous pouvez vous présenter, vous, votre univers musical, votre rencontre ainsi que votre parcours musical ?

 

Lucio : Ma mère chantait et jouait de la guitare et elle s’intéressait particulièrement à la musique brésilienne ainsi qu’au jazz, tandis que mon père jouait du piano et écoutait principalement de la musique classique. Ce ne sont pas des musiciens professionnels, mais la musique était toujours présente chez mes parents.

Mon père était aussi passionné par les synthétiseurs. Il fit l’acquisition d’un Yamaha SY77 autour des années 90, qui est un super instrument et je me souviens l’avoir pas mal trifouillé étant petit ! J’ai ensuite pris des cours particuliers de piano à l’âge de 13 ans, mais j’ai vite été réticent à l’idée de lire la musique et d’apprendre le solfège, donc mon professeur a développé une méthode d’apprentissage davantage basée sur l’harmonie et le travail de l’oreille, que j’utilise encore aujourd’hui.

Massimo : Pour ma part, j’ai développé mes goûts musicaux par moi même. Durant ma jeunesse j’étais assez “rebelle” et je refusais catégoriquement toute musique que mes parents me suggéraient !

Néanmoins, je me suis souvent tourné vers la musique de Pino Daniele (pour ceux qui ne connaissent pas, je vous suggère d’écouter les albums sortis de la fin des années 70 jusqu’au début des années 80).

En revanche, j’étais passionné par les VHS des pièces de théâtre de mon oncle, dans lesquelles mon père jouait parfois. C’était principalement des représentations de théâtre traditionnel napolitain. Même si cela ne m’a pas influencé directement, il est certain que ça a nourri mon intérêt pour l’art en général.

Massimo & Lucio : Notre parcours en duo a suivi plusieurs genres musicaux. D’ailleurs la première fois que l’on s’est rencontré en 2007, nous étions tous les deux dans notre période techno et ce style commençait à être connu par le grand public à Naples. Nous étions tous deux fascinés par cet univers.

Cela nous a également conduits à établir une amitié durable et à construire une collaboration musicale continue entre nous.

Nous avons expérimenté plusieurs projets différents avant de lancer Nu Guinea qui rassemble fondamentalement toutes nos expériences dans un seul nom. Ce projet ne représente pas seulement un genre musical, mais plutôt une musique aux multiples facettes qui s’inspire de niches qui existaient par le passé dans lesquelles les rencontres culturelles donnaient naissance à une musique hybride, qui n’était pas évidente à définir en un seul et unique genre musical.

Comment se porte la scène musicale à Naples ? Ce qui a changé entre avant et maintenant ? On a pu remarquer qu’il y a beaucoup de jeunes talents comme The Mystic Jungle, Modula, Pellegrino etc. Vous pouvez nous en dire plus ?

 

L & M : Naples a toujours été un vivier d’excellents musiciens, que ce soit en jazz ou bien en musique électronique. Au cours de ces 4 dernières années, depuis que nous avons emménagé à Berlin, nous avons remarqué que les choses évoluent de manière très positive.

Tous les gars que vous avez mentionnés font partie de notre cercle d’amis, nous nous sentons musicalement très proches d’eux, même si chacun a une manière différente d’appréhender la musique.

Modula par exemple lui est un fanatique absolu des synthétiseurs, il peut reproduire un cri de singe avec ses machines ! La musique de Dario (Mystic Jungle) quant à elle est plus réfléchie et visionnaire.


Et vous concernant, pourquoi avez-vous choisi de changer de ville et de vous installer à Berlin ?

 

Le fait qu’on ait bougé à Berlin ne tient pas tant à la scène musicale locale, mais nous voulions plutôt découvrir les aspects multiculturels de cette ville, faire de nouvelles rencontres et vivre de nouvelles expériences.

Le projet Nu Guinea est né juste avant qu’on ait pris cette décision. Nous avions sans doute besoin de changement dans notre vie, partir sur de nouvelles bases.

Suite à la sortie de votre 1er album en hommage à Tony Allen, autour de l’afrobeat, vous avez décidé d’en composer un 2e en vous rapprochant plus de votre ville natale. Comment s’est passée la composition de « Nuova Napoli » ? Quels ont été vos influences et votre ressenti à la sortie de celui-ci ?

 

Il y a quelques années de ça, notre ville natale commençait vraiment à nous manquer. La seule manière d’exorciser ce sentiment fut probablement de commencer à produire de la musique où l’on pouvait ressentir un lien avec nos traditions. Chanter le dialecte napolitain fut la 1re étape.

Après ca, nous avons regroupé énormément de musiques qui représentent la ville de Naples dans les années 70, allant du prog-rock, à la scène funk du centre napolitain, à Toni Esposito ou encore Osanna et à la musique de Pino Daniele. Mais aussi beaucoup de musiques undergrounds comme celles de Donatella Viggiano, Donn’Anna ou Oro (qui sont les vedettes de notre compilation “Napoli Segreta” sortie sur notre label).

Nous avons rassemblé toutes ces influences, puis à côté de cela s’ajoutent d’autres influences qui viennent du monde entier comme par exemple des Îles Caraïbes, du Nigéria, des pays du Moyen-Orient et bien plus encore. Puis après ces étapes nous avons commencé à composer notre album Nuova Napoli disponible.

 

Le processus de création comprend énormément d’aller-retour entre Naples et Berlin, ainsi que d’innombrables heures à essayer de construire le produit pour qu’il ait du sens à la fin. C’était un mélange d’euphorie mais aussi de moments où on était prêt à lâcher le projet, car on arrivait plus à obtenir des morceaux qui sonnaient comme nous le voulions. Cela pourrait être facilement considéré comme un des projets les plus difficiles sur lequel nous avons travaillé durant notre carrière. Nous étions vraiment surpris de voir tant de gens acheter et supporter cet album, on admet quand même que c’est très touchant et nous en sommes vraiment reconnaissants.


Pour en revenir sur votre album “The Tony Allen Experiments”, quelle fut votre expérience avec Tony Allen ? Comment vous vous êtes rencontrés ? Et quel a été votre workflow à travers ce projet ?

C’était génial de rencontrer Mr Allen. C’est une légende vivante quand même ! Tout est arrivé par hasard, on travaillait régulièrement avec Wayne Snow à l’époque à faire des sons pour son projet en solo. Et son manager, Eric, était aussi le manager de Tony Allen. Une fois, il est venu à notre “NG Studios” pour parler des futurs projets de Wayne, on en est arrivé à parler de musique donc on a eu la chance de pouvoir lui montrer quelques trucs de notre projet Nu Guinea (qui n’existait pas encore à l’époque). Il était super excité et il nous a proposé de travailler sur des pistes de batterie préenregistrées que Tony Allen lui avait données, pour ainsi créer quelque chose de nouveau avec.

Après la sortie de l’album ”The Tony Allen Experiments” nous avons eu la chance de faire une session dans les studios de Red Bull Music à Berlin avec Mr Allen en personne pour un futur projet (plus d’informations à venir). C’était fascinant de le voir jouer de la batterie, il est très calme et fait des très petits mouvements… mais par contre il est toujours dans les temps !

Pendant nos pauses entre les enregistrements, on lui posait des milliers de questions à propos de la musique au Nigeria dans les années 70.


Est ce qu’il y a des projets sur lesquels vous travailler dont vous voudriez nous parler ?

Outre les performances DJ, nous avons beaucoup de dates à venir avec le groupe au complet qui comprend 8 musiciens sur scène ! Nous avons déjà tourné pas mal en Italie et nous allons bientôt commencer à nous produire à l’étranger. La 1ère date est à Paris le 18 Mars au New Morning et elle est déjà complète.
A côté de cela, nous travaillons sur de nouvelles musiques, dont une nouvelle collaboration avec Tony Allen, mais nous préférons attendre encore un peu avant d’annoncer quoi que ce soit 🙂

Peace,

Nu Guinea.

Interview par Jérôme Rigaux et Quentin Daney.