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Alexis Le Tan: le discret esthète

07/02/2018

Ancien DJ de rave-party dans les années 90, la musique n’a jamais quitté Alexis Le-Tan aujourd’hui à la tête de l’agence Mr l’Agent qu’il a cofondée il y a 10 ans avec son ami Romuald Stivine. Bien qu’assez discret sur les réseaux sociaux, Alexis suit avec un intérêt particulier l’actualité musicale, en témoigne son show mensuel sur LYL radio et ce podcast qu’il nous a préparé.


tplt : On trouve très peu voire aucune info à ton sujet sur internet, pourquoi tant de mystères ?


Alexis : J’aime bien cultiver le mystère dans tout ce que je fais, laisser des indices et faire des jeux de piste. Internet est un trou sans fond et l’on s’y perd facilement… Je passe déjà suffisamment de temps devant un écran pour mon travail, alors si je devais me perdre dans Instagram et Facebook je finirais par vivre uniquement par procuration. Si on me cherche dans Google on trouve quand même pas mal de choses et pour ce qui est de la musique, j’ai tendance à apparaitre aux bons endroits quand il le faut. Jusqu’à présent les bonnes personnes n’ont jamais eu de mal à se procurer mon contact… Au final, je préfère le contact humain avant tout et faire les choses en vrai: je suis un homme de terrain.


tplt : Peux-tu nous raconter l’époque où tu officiais en tant que dj dans les soirées acid / trance goa ?


Alexis : C’était dans une autre vie. Un futur incertain dans lequel tout semblait possible. Vivre au jour le jour et surfer de canapé en canapé ou de soirée en soirée. On ne se soucie guère du travail lorsque ce n’est pas une nécessité et que la fête passe avant tout. Il me semble que cette époque est assez loin.


tplt : Depuis 10 ans maintenant tu as cofondé l’agence Mr l’Agent qui représente photographes, illustrateurs, D.A.. Quelle place occupe la musique dans ton travail quotidien ?


Alexis : La musique est une soupape de respiration dans une journée bien remplie par des échanges de mails, coup de fil ou autres rendez-vous.

tplt : Je crois savoir que tu es un collectionneur averti de vinyles, quel rapport entretiens-tu avec cet objet ?


Alexis : J’ai collectionné des disques pendant pas mal d’années… Récemment, je passe plus de temps à m’en séparer qu’à en accumuler… Je continue quand même à en acheter et à en chercher, mais je le fais avec beaucoup moins d’entrain qu’auparavant. J’ai beaucoup réduit ma collection pour laisser de la place à d’autres choses et trouver des pépites devient de plus en plus difficile. Il y a toujours beaucoup de nouveaux disques qui sortent et qui donnent envie, mais la plupart du temps je préfère un fichier qu’un vinyle. À moins que ce soit quelque chose destiné à une écoute « hors dancefloor » et que ce soit un bel objet en prime.



tplt : En fouillant un peu, on trouve une poignée d’edits et de remix de ta part, c’est un exercice que tu affectionnes particulièrement ? Quid de la production ?


Alexis : J’ai commencé à faire des edits pour avoir d’autres versions à jouer lors de mes DJ sets. Ils ont plu à certains de mes amis qui ont eu envie de les sortir sur des labels comme Black Disco, Les edits du Golem, Future Times ou plus récemment Bahnsteig23. C’est un exercice que je fais assez facilement et qui me permet d’avoir une certaine présence et proximité à la piste de danse. Je fais ça aussi assez rapidement et c’est pour ça que je privilégie l’édition à la production…


tplt : Peux-tu nous parler de ton side-project Full Circle ?


Alexis : Full Circle est un groupe virtuel que j’ai créé il y a presque cinq ans. Il est né à l’issue d’une mixtape enregistrée il y a six ans dans laquelle j’utilisais pour la première fois mes vieux disques de trance Goa (passés en 33rpm), mélangés à quelques nouvelles sorties ainsi que des trucs de new-beat, indus ou autres… Ce mix n’a jamais circulé en dehors d’un cercle d’amis proche (Vladimir Ivkovic, Phuong Dan, Lovefingers, Doug Lee, Vidal, Philip Berg, Black Merlin, Ivan Smagghe, Trevor Jackson, 2ManyDJ’s et j’en passe) et sera bientôt édité en CD par le magazine Record. À la suite de cet enregistrement, j’ai eu l’idée de faire des edits de certaines tracks qui y figuraient, ainsi que beaucoup d’autres pépites goanaises de ma collection. Joakim a tout de suite voulu collaborer avec moi là-dessus. J’aimais aussi l’idée d’inclure Ill-Studio dans le projet, car nous avions eu un petit succès avec Audible Visions, une mixtape d’inspiration similaire sortie en 2009.

Le nom Full Circle incarnait parfaitement mes idées, la boucle était bouclée… Je ne m’étais jamais imaginé qu’en 2017 la trance Goa ralentie serait devenue une mode à part entière et que ces edits seraient recherchés par toute une nouvelle génération de trainspotters avertis… Merci Vladimir ;-)! En tout cas Full Circle n’a pas vocation à uniquement recycler le passé puisque nous avons fait un premier remix pour 10Lec6 et un autre pour Die Orangen ne va pas tarder à sortir sur Malka Tuti. Histoire à suivre…



tplt : As-tu déjà pensé à lancer ton propre label ?


Alexis : Oui, mais c’est difficile de trouver le temps… J’ai un projet de label d’edit mais j’ai du mal à me lancer même avec plus de 10 sorties sous le coude… On verra quelle forme ça prend et si jamais ça voit le jour…


tplt : Quel regard portes-tu sur la production musicale actuelle ?


Alexis : Il y a beaucoup de choses très intéressantes et lorsque je joue je privilégie avant tout les sorties actuelles. J’ai une émission mensuelle sur Lyl radio qui est assez représentative de cela.


tplt : Quels sont les labels que tu suis avec attention ? Les artistes qui t’ont marqué récemment ?


Alexis : Il y en a beaucoup trop et j’ai surtout la chance d’avoir beaucoup d’amis qui ont des labels super: Offen, Antinote, Music From Memory, ESP institute, Crowdspacer/Tigersushi, Versatile, LIES, Malka Tuti, Invisible Inc.


Trop d’artistes à mentionner, mais ma playlist mensuelle sur Juno résume tout ça plutôt bien:


Interview par Raphaël Le Manchec.

Photos par Misha Hollenbach & Chris Kontos.