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Rei .K, une philosophie de vie centrée sur la liberté créative et le travail
Rei est une femme née durant la guerre, plus exactement le 11 octobre 1942, à Tokyo, au pays du soleil levant. C’est par affinité et curiosité qu’elle intègre le double cursus beaux arts et littérature à l’université de Keio. L’univers artistique de la “Nippone” va s’affirmer et se peaufiner durant ses années d’étudiante où elle pose les premières pierres à l’édifice de sa vie.

1966 – 24 ans – Le tournant est pris !
À 24 ans, Rei Kawakubo décroche un job alimentaire dans le département communication d’un fabricant de produits chimiques et textiles. En parallèle, elle confectionne ses tenues pour affirmer sa différence. Ce poste, elle ne l’occupera pas longtemps. Rei, dans son travail, a besoin d’être en lien avec l’art, la création. Elle se lance donc comme styliste free-lance à Paris pour y approfondir ses connaissances sur l’art de créer des vêtements.

1969 – 27 ans – Son destin est en marche
La marque Comme des Garçons est créée à Tokyo. Sa ligne se destine uniquement à la gent féminine qu’elle n’hésite pas à vêtir avec des pièces du vestiaire masculin totalement revisitées. Quatre ans plus tard, la créatrice ouvre sa première boutique à Tokyo, instaurant l’anticonformiste de la marque : vitrines vides, vêtements au fond du magasin et totale absence de miroirs.

1981- 38 ans – Hiroshima chic
Sa vision anticonformiste et radicale arrive à Paris en 1981. L’ouragan japonais qui brise les diktats de la mode imposés aux femmes depuis deux décennies stupéfie le public parisien. Les spectateurs qui venaient d’assister au premier défilé de la marque Comme des Garçons lors de la fashion week de Paris ont été surpris par l’atmosphère du label. Ce jour-là, d’énigmatiques silhouettes vêtues de tissus effilochés, mailles trouées et filées, de robes monochromes, à l’aspect « défait, déconstruit et dépiécé », marquent un contraste total avec ses homologues contemporains.

« L’art ne s’explique pas, il se ressent, chacun à sa propre perception de l’œuvre et l’expliquer pourrait altérer ces sentiments. » Rei Kawakubo
Instinctive ou délicate stratège ? Très certainement les deux, mais cela importe peu puisque le succès est total dans la sphère street fashion.
L’année suivante, elle réitère avec la collection Destroy. Puis, dès 1982, elle ouvre sa première boutique Comme des, comme la nomme les Français. Le courant “No Fashion” est créé. Les créateurs japonais déferlent en France pour bousculer la capitale dans sa conformité. Tout est réinventé : les coupes, les palettes de couleurs, les silhouettes, les volumes, les mannequins. Ils sont les architectes de ce nouveau courant.
1988 est l’année du lancement de la revue biannuelle Sixth Sense, où sont présentées ses œuvres comme celles d’autres créateurs. On y trouve aussi de la photographie, du design, des arts plastiques et des textes littéraires. Toutes ces activités lui donnent une place particulière dans le très élitiste monde de la mode.

2003 – 61 ans – Naissance de Comme des Garçons Play
Depuis plusieurs années déjà, Rei Kawakubo s’est entourée d’une nouvelle vague ingénieuse de créateurs japonais pour le développement de sa maison Comme des Garçons. Elle leur donne aussi la possibilité de créer leurs propres lignes sous la marque “Comme des”. Les élus sont : Junya Watanabe, Tao Kurihara et Fumitu Ganryu, en 1992, 2005 et 2007.

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« L’image du coeur est arrivée pendant leurs nombreux échanges, mais indépendamment de la création de la ligne de jeu. C’est comme si Rei Kawakubo et moi avions été affectés de manière subliminale par le travail de l’autre. » Filip Pagowski

« Je me souviens de travailler sur quelque chose… pas relié à quoi que ce soit . J’ai eu cette idée d’un cœur rouge avec une paire d’yeux. Je l’ai dessiné instantanément. Ce logo était destiné à un tout autre projet. » Filip PagowskiRei décide de garder ce symbole, c’est instinctif, elle sait qu’il est le signe d’une autre histoire. Durant l’année 2003, le symbole ressort des tiroirs pour être associé à la gamme Play : pulls, cardigans, polos, t-shirts, chemises. La ligne repense les classiques du dressing féminin et masculin.

2004 – 62 ans – D’évolution en révolution
À l’aube du XXIe siècle, de grands couturiers ont disparu des podiums. Ils sont confrontés à la difficulté de se réinventer pour perdurer dans un monde toujours plus volatile et exigeant. La créatrice autodidacte ne dessine pas ses créations. Elle suit une idée qui s’inscrit dans une réflexion de chaque instant, jalonnée de doutes et de non-satisfactions.
1. Les clients ne peuvent pas dépenser plus de 2 000 dollars par magasin. 2. Les magasins ne doivent pas être gérés par des professionnels de la mode. 3. Le magasin ne peut pas exister plus d’un an.Au total, plus de 37 Guerrilla shops, de Berlin à Singapour, en passant par la capitale de l’Islande, sont créés sans pratiquement aucun investissement.


De Collab en Collab…
Les collaborations c’est aussi l’incroyable succès de Comme des Garçons et Converse. Tout d’abord la Chuck Taylor All Star en 2009, puis la Jack Purcell en 2011, la Pro Leather en 2013, et enfin la Chuck Taylor 70’s en 2015. Chaque nouveau modèle est sold out la première semaine de sa sortie. Les marques Nike, Lacoste, Moncler, Louis Vuitton, Levi’s… ont elles aussi collaboré avec la créatrice.